L’anxiété est un trouble mental qui touche près d’un tiers des adultes américains au cours de leur vie. Pourtant, elle reste souvent non diagnostiquée et non traitée pendant de nombreuses années. Face à ce constat alarmant, un groupe d’experts médicaux vient de publier une recommandation qui pourrait changer la donne : le dépistage systématique de l’anxiété chez les adultes de 19 à 65 ans.
Une mesure de santé publique cruciale
L’US Preventive Services Task Force (USPSTF), un panel de 16 experts médicaux respectés, est à l’origine de cette recommandation. Selon eux, les bénéfices potentiels de ce dépistage l’emportent largement sur les éventuels effets négatifs. L’objectif ? Détecter l’anxiété plus tôt, avant qu’elle ne s’aggrave et ne devienne invalidante.
Concrètement, cela signifie que lors de votre prochaine visite chez le médecin, vous pourriez vous voir proposer un questionnaire de dépistage de l’anxiété. Un peu comme le dépistage du cancer du sein, devenu systématique pour les femmes de plus de 40 ans suite à une recommandation similaire de l’USPSTF.
Un outil pour briser le silence
L’anxiété se manifeste souvent par des symptômes physiques comme l’insomnie, des sueurs, des tensions musculaires… Autant de signes qui peuvent être confondus avec des problèmes purement somatiques. Résultat : le diagnostic d’anxiété est souvent retardé, voire passé à côté.
Avec ce dépistage systématique, les médecins disposeront d’un outil précieux pour faire la part des choses. Un questionnaire bref permettra d’évaluer la présence et l’intensité de symptômes anxieux au cours des derniers jours ou semaines. De quoi mettre des mots sur un mal-être parfois difficile à exprimer.
Vers une prise en charge précoce
Si le test se révèle positif, le médecin pourra alors orienter le patient vers un professionnel de santé mentale pour un diagnostic approfondi. Une étape clé pour mettre en place une prise en charge adaptée, qu’il s’agisse d’un suivi psychologique, d’un traitement médicamenteux ou d’une combinaison des deux.
En détectant l’anxiété plus tôt, on espère ainsi réduire la souffrance des personnes touchées et prévenir les complications à long terme. Car non traitée, l’anxiété peut considérablement affecter la qualité de vie, les relations sociales et la capacité à travailler.
Vers une démocratisation du dépistage ?
Si cette recommandation fait figure de petite révolution outre-Atlantique, qu’en est-il en France ? Pour l’heure, le dépistage systématique de l’anxiété n’est pas à l’ordre du jour. Mais nul doute que l’initiative américaine sera suivie de près par les autorités sanitaires françaises.
En attendant, n’hésitez pas à évoquer le sujet avec votre médecin traitant si vous vous sentez concerné. Car même sans dépistage organisé, il est toujours possible de faire le point sur sa santé mentale et de demander de l’aide si besoin. Un premier pas crucial vers une vie plus sereine.