Ces dernières années, les chercheurs s’intéressent de plus en plus à l’axe intestin-cerveau et son impact sur notre santé globale. Si les bactéries intestinales ont fait l’objet de nombreuses études, un autre facteur suscite l’attention des scientifiques : l’accumulation de graisse viscérale. En effet, des taux élevés de cette graisse abdominale seraient associés à un risque accru de démence plus tard dans la vie. Décryptage de ce lien complexe et conseils pratiques pour réduire votre graisse viscérale et préserver votre santé cérébrale.
Qu’est-ce que la graisse viscérale ?
Contrairement à la graisse sous-cutanée, située juste sous la peau, la graisse viscérale s’accumule en profondeur autour des organes abdominaux comme le foie, le pancréas et les intestins. Ce type de graisse est associé à de nombreux problèmes de santé, notamment les maladies cardiovasculaires, le diabète et le syndrome métabolique. Mais ce n’est pas tout : la graisse viscérale est également métaboliquement active et favorise une inflammation chronique de bas grade qui peut endommager les vaisseaux sanguins, réduisant ainsi l’apport en oxygène et en nutriments au cerveau.
Le lien entre graisse viscérale et démence
Plusieurs facteurs relient l’excès de graisse viscérale à un risque accru de démence :
- Des études suggèrent qu’un taux élevé de graisse viscérale chez les personnes âgées est associé à une moins bonne cognition, des dommages à la substance blanche (qui aide à conduire les messages entre les cellules cérébrales) et un amincissement de la matière grise (constituée de neurones essentiels à la pensée, l’apprentissage et la mémoire).
- La graisse viscérale est un facteur de risque indirect de démence en raison des autres conditions auxquelles elle est associée, comme le diabète. Une méta-analyse a montré une augmentation de 73% du risque de démence, de 56% de la maladie d’Alzheimer et de 127% de la démence vasculaire chez les patients diabétiques.
- L’hyperglycémie chronique et l’insulinorésistance liées à l’excès de graisse viscérale peuvent endommager les vaisseaux sanguins du cerveau et affecter son métabolisme du glucose, essentiel à son bon fonctionnement.
Comment réduire sa graisse viscérale pour prévenir la démence ?
Voici quelques habitudes à adopter dès aujourd’hui pour réduire votre graisse viscérale et diminuer votre risque de démence :
- Pratiquez une activité physique régulière, combinant exercices d’aérobie et de renforcement musculaire. L’activité physique améliore la circulation sanguine vers le cerveau et stimule la production de BDNF, un facteur favorisant le développement et la survie des cellules cérébrales.
- Adoptez une alimentation de type méditerranéen, riche en légumes verts à feuilles, légumineuses, céréales complètes, fruits et légumes colorés, noix, graines et protéines maigres comme le poisson. Ces aliments fournissent les nutriments essentiels au bon développement et fonctionnement du cerveau.
- Limitez votre consommation de sucres ajoutés à 24g/jour pour les femmes et 36g/jour pour les hommes, selon les recommandations de l’American Heart Association. Évitez notamment les boissons sucrées, sirops, bonbons, biscuits et gâteaux.
- Gérez votre stress et établissez une bonne hygiène de sommeil pour favoriser la récupération de votre corps et de votre cerveau.
Nul besoin de tout changer du jour au lendemain ! Commencez par de petits changements réalistes et durables, comme ajouter une portion de légumes verts à un ou deux repas par jour si vous n’en consommez pas actuellement. Trouvez un partenaire pour vous motiver et vous soutenir mutuellement dans l’adoption de ces nouvelles habitudes.
En résumé, prendre soin de votre santé globale en adoptant un mode de vie sain est la meilleure stratégie pour réduire votre graisse viscérale et diminuer votre risque de démence. N’hésitez pas à consulter un professionnel de santé pour un accompagnement personnalisé dans cette démarche. Votre cerveau vous remerciera !