Lorsque les journées raccourcissent et que les températures chutent, il est tentant de rester emmitouflé au chaud toute la journée. Si cette envie de se retirer du monde extérieur est naturelle de temps à autre, pour certains, l’hiver s’accompagne d’un véritable trouble de l’humeur appelé dépression saisonnière. Mais comment faire la différence entre ce trouble et un simple coup de blues hivernal ?
Qu’est-ce que le trouble affectif saisonnier ?
Le trouble affectif saisonnier (TAS), également connu sous le nom de dépression saisonnière, survient dans les régions qui connaissent une diminution de l’ensoleillement à certaines périodes de l’année. Aux États-Unis, il est plus fréquent dans les régions septentrionales comme l’Alaska, le nord-ouest du Pacifique, le Midwest et le Nord-Est. Plus on s’éloigne de l’équateur, plus on y est sujet.
Selon une étude de 2015 parue dans Depression Research and Treatment, le TAS touche quatre fois plus de femmes que d’hommes, et les premiers symptômes apparaissent généralement entre 18 et 30 ans. Une forme subsyndromique plus légère, communément appelée « blues de l’hiver », est cependant bien plus répandue. Ainsi, si 15% des Canadiens et 20% des Britanniques sont sujets au blues hivernal, seuls 2 à 6% des Canadiens et 2% des Britanniques souffrent réellement de dépression saisonnière.
Les symptômes de la dépression saisonnière
Les personnes atteintes de TAS ont du mal à réguler leur taux de sérotonine, l’hormone du bien-être. Beaucoup souffrent également d’une surproduction de mélatonine, l’hormone du sommeil sécrétée quand il fait sombre. Ce double déséquilibre perturbe le rythme circadien, l’horloge biologique de l’organisme. Cet effet est maximal durant les mois précédant et suivant le solstice d’hiver (novembre, décembre, janvier et février), quand les jours sont les plus courts.
De plus, nos vêtements d’hiver laissant peu de peau exposée, la synthèse de vitamine D est réduite quand nous sortons. Or, cette vitamine joue un rôle dans la régulation de la sérotonine et de la mélatonine. Un taux insuffisant peut donc aggraver les symptômes, qui incluent :
- Tristesse
- Fatigue
- Désespoir
- Irritabilité
- Manque d’énergie
- Difficultés de concentration
- Inattention
- Hypersomnie
- Repli sur soi
Pour poser un diagnostic de TAS, ces symptômes doivent survenir chaque année à la même période pendant au moins deux ans.
Traiter la dépression saisonnière
Plusieurs options thérapeutiques existent pour soulager le TAS et le blues hivernal :
- Médicaments antidépresseurs
- Thérapie cognitivo-comportementale
- Luminothérapie (lampes à lumière du jour)
- Supplémentation en vitamine D
- Électroconvulsivothérapie dans les cas sévères
En résumé
La dépression saisonnière touche certaines personnes vivant dans les régions septentrionales. Une part encore plus importante de la population de ces zones géographiques est sujette au blues de l’hiver chaque année. Que vous souffriez d’une forme de dépression clinique ou ressentiez simplement les effets de la saison froide sur votre moral, consulter un professionnel de santé est primordial pour trouver le soutien dont vous avez besoin durant cette période.