Alors que les cas de démence continuent d’augmenter dans le monde entier, avec 3 millions de nouveaux cas prévus pour cette année seulement selon les chercheurs, il est urgent de repenser notre façon de prendre soin de nos aînés atteints de maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer et les autres formes de démence. Face à ce défi, les Pays-Bas ont une longueur d’avance grâce à un concept novateur : les « villages de démence ».
Le premier « village de démence » au monde
Depuis 2009, la communauté de Hogeweyk® aux Pays-Bas est pionnière dans la désinstitutionnalisation et l’humanisation des soins aux personnes atteintes de démence sévère. Au premier abord, Hogeweyk® ressemble à n’importe quel autre quartier néerlandais, avec ses commerces, son cinéma, son salon de coiffure, son restaurant, ses espaces verts et ses immeubles résidentiels où chaque résident dispose de sa propre chambre et partage les espaces communs avec cinq ou six autres personnes.
Mais derrière cette apparente normalité se cache un accompagnement sur-mesure assuré par des professionnels formés – médecins, infirmiers, psychologues, kinésithérapeutes… – qui se fondent dans le décor en troquant leurs blouses blanches contre des tenues ordinaires. Même les employés des commerces sont sensibilisés à la prise en charge de la démence pour garantir à chaque résident une attention optimale et bienveillante.
Préserver l’autonomie et la socialisation
L’architecture unique de Hogeweyk®, pensée pour la sécurité et l’accessibilité des personnes atteintes de démence sévère, permet aux résidents de déambuler librement dans le village. Ils peuvent choisir de rester dans l’intimité de leur chambre, de se mêler à de grands groupes dans les espaces publics ou de profiter de tous les niveaux de socialisation intermédiaires.
Loin de l’environnement aseptisé et clinique des maisons de retraite classiques, le concept de village pour patients déments aide les résidents à préserver leur indépendance et à mener une vie relativement normale et épanouissante malgré leur perte de mémoire. L’accent est aussi mis sur la socialisation et le maintien du lien social, essentiels à une prise en charge bienveillante de la démence.
Un lieu de vie sécurisant et stimulant
L’isolement social et la démence vont souvent de pair. À mesure que les symptômes progressent, il devient plus difficile pour les patients de reconnaître leurs proches et de maintenir une vie sociale ordinaire. Les villages de démence offrent aux résidents un espace sécurisant et stimulant pour tisser des liens et interagir les uns avec les autres.
Nous devons repenser notre approche des soins aux personnes atteintes de démence pour préserver leur dignité et leur qualité de vie.
Citation d’un expert en gériatrie
Un modèle inspirant à l’international
Si Hogeweyk® a inspiré certaines organisations américaines spécialisées dans la prise en charge de la démence à revoir l’agencement de leurs établissements et à moderniser leurs approches, il n’existe pas encore de véritable village de démence aux États-Unis à ce jour. En attendant de voir émerger des initiatives similaires, voici quelques conseils pour accompagner un proche atteint de déclin cognitif :
- Consulter un médecin rapidement – un diagnostic précoce optimise la prise en charge et la qualité de vie
- Miser sur une alimentation saine et équilibrée, et envisager une supplémentation ciblée (ex : citicoline)
- Rester actif physiquement et cognitivement (promenades, jeux, activités sociales…)
- Entretenir les liens familiaux et amicaux
- Favoriser un sommeil réparateur
- Éviter le tabac et l’alcool
Face à l’augmentation préoccupante des cas de démence dans le monde, il est urgent d’adopter de nouveaux modèles de soins pour accompagner les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et des affections apparentées. Les villages de démence comme Hogeweyk® aux Pays-Bas ouvrent la voie à une approche plus humaine et respectueuse, permettant aux résidents de préserver leur autonomie, leur dignité et leur joie de vivre dans un environnement sécurisant et bienveillant, en dépit des défis posés par la perte de mémoire et les troubles cognitifs. Une source d’inspiration pour repenser la prise en charge de nos aînés les plus fragiles.