L’intelligence artificielle a fait des progrès fulgurants ces dernières années, au point de s’immiscer dans notre quotidien sans même que nous en ayons conscience. Le domaine du fitness n’échappe pas à cette tendance, avec l’émergence d’influenceurs virtuels tels qu’Aitana Lopez. Cette jeune femme aux courbes parfaites et au sourire éclatant cumule plus de 300 000 abonnés sur Instagram. Pourtant, derrière cette apparence humaine se cache en réalité un savant mélange de pixels et d’algorithmes.
Quand l’IA se fait passer pour une coach sportive
Créée par l’agence de mannequins virtuels « The Clueless », Aitana Lopez incarne à merveille les canons de beauté actuels. Sur son compte Instagram, on peut la voir s’entraîner dans des tenues moulantes, partager des conseils nutrition ou encore faire la promotion de compléments alimentaires. Ses followers, conquis, n’hésitent pas à lui demander des conseils personnalisés pour atteindre leur summer body.
Mais en réalité, Aitana n’a jamais mis les pieds dans une salle de sport. Son corps musclé et sa peau parfaite sont le fruit d’un travail minutieux de retouche numérique. Ses concepteurs expliquent avoir délibérément ajouté des imperfections comme des ridules ou des cheveux en bataille pour la rendre plus crédible. Une démarche payante, puisqu’Aitana rapporterait plusieurs milliers d’euros chaque mois à l’agence Clueless.
Les dérives potentielles des influenceurs IA
Si Aitana Lopez assume pleinement son statut d’intelligence artificielle, ce n’est pas le cas de tous les influenceurs virtuels. Certains dissimulent leur vraie nature, au risque de tromper leur audience. Un procédé d’autant plus problématique lorsqu’il s’agit de donner des conseils santé ou sportifs.
En effet, derrière les images léchées d’un corps soi-disant parfait se cachent des algorithmes encore balbutiants. Contrairement à un vrai coach, l’IA ne peut pas évaluer les besoins spécifiques de chaque individu ni adapter son accompagnement en conséquence. Ses recommandations se basent sur des données génériques qui ne tiennent pas compte des particularités de chacun (morphologie, antécédents médicaux, objectifs…).
Vers une meilleure régulation des IA ?
Face à ces dérives potentielles, de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer un meilleur encadrement des intelligences artificielles, notamment dans les domaines sensibles comme la santé ou le sport. Il s’agirait par exemple de les identifier clairement comme telles, d’interdire certaines incitations à la consommation ou encore de fact-checker les informations qu’elles diffusent.
En attendant l’adoption de telles mesures, la vigilance reste de mise. Si les influenceurs IA peuvent être une source d’inspiration et de motivation, ils ne remplaceront jamais l’expertise d’un professionnel en chair et en os. Alors avant de suivre aveuglément les conseils d’un beau gosse ou d’une bimbo virtuelle, mieux vaut toujours vérifier ses sources et écouter son corps !