De plus en plus de personnes se tournent vers les cures de détoxification parasitaire, attirées par la promesse d’une meilleure santé digestive. Mais en quoi consistent exactement ces programmes ? Sont-ils vraiment efficaces pour éliminer les parasites intestinaux ? Décryptage.
Les signes d’une infestation parasitaire
Contrairement à une idée reçue, avoir des parasites n’est pas forcément synonyme de voyage dans des contrées lointaines. On peut facilement attraper ces petits indésirables au contact d’animaux, en consommant de l’eau ou des aliments contaminés. Voici quelques symptômes pouvant alerter :
- Ballonnements, gaz, diarrhées chroniques
- Fatigue persistante malgré un bon sommeil
- Démangeaisons anales, surtout la nuit
- Douleurs articulaires inexpliquées
- Carences en fer ou en vitamine B12
Malheureusement, ces signes sont souvent confondus avec d’autres pathologies comme le syndrome de l’intestin irritable. D’où l’intérêt de consulter un médecin pour un diagnostic précis via des tests spécifiques.
Les limites des cures détox en vente libre
Sur Internet et les réseaux sociaux, les cures détox anti-parasites ont le vent en poupe. Disponibles sans ordonnance, elles misent sur des ingrédients naturels réputés pour leurs vertus antiparasitaires comme l’absinthe, les graines de courge, l’ail, la papaye ou l’huile d’origan. Problème : peu d’études scientifiques valident leur réelle efficacité.
Beaucoup de compléments alimentaires détox manquent d’essais cliniques randomisés prouvant leurs bénéfices contre les parasites.
Maya Feller, Diététicienne
En outre, certaines plantes comme l’absinthe peuvent avoir des effets secondaires à forte dose (neurotoxicité). Mieux vaut donc demander l’avis de son médecin avant de se lancer dans une cure en solo.
Le rôle clé de l’alimentation anti-parasites
Plutôt que de miser sur des cures miracles, il est préférable d’adopter une alimentation défavorable à la prolifération des parasites. Exit donc les produits raffinés, les sucres rapides et l’alcool qui nourrissent ces envahisseurs. Place aux fibres (légumes, fruits), aux protéines maigres et aux bonnes graisses (oméga-3).
Certains aliments sont particulièrement intéressants pour leur action antiparasitaire :
- L’ail cru : ses composés sulfurés asphyxient les parasites
- La papaye verte : sa papaïne détruit leur membrane
- Les graines de courge : leur cucurbitine paralyse les vers
- Le pamplemousse : ses flavonoïdes inhibent leur développement
Rééquilibrer son microbiote intestinal
Lorsque le microbiote est altéré (dysbiose), les parasites ont tout loisir de proliférer. D’où l’importance de chouchouter ces précieuses bactéries qui tapissent notre côlon. Comment ? En limitant les antibiotiques, le stress, en consommant des fibres prébiotiques et des aliments fermentés probiotiques (yaourt, choucroute…).
En cas de symptômes persistants, il peut être judicieux de faire analyser sa flore intestinale. Cela permet de détecter un éventuel déséquilibre et la présence de pathogènes comme Candida Albicans. Le naturopathe pourra alors proposer un rééquilibrage ciblé via une cure de probiotiques.
Ne pas hésiter à consulter un professionnel
Si l’on suspecte une infestation parasitaire, le plus sage reste de consulter son médecin. Après un interrogatoire sur ses symptômes et ses facteurs de risque (voyages, animaux…), il prescrira des examens adaptés (selles, sang) pour identifier précisément le ou les parasites en cause.
Selon les résultats, un traitement antiparasitaire médicamenteux sera mis en place. En complément, le praticien pourra conseiller des mesures hygiéno-diététiques et des plantes aux propriétés vermifuges avérées (ail, papaye, courge…), à la bonne posologie. Toujours avec une surveillance médicale pour éviter tout effet indésirable.
Prévenir plutôt que guérir
Quelques gestes simples au quotidien aident à se prémunir des parasites intestinaux :
- Se laver soigneusement les mains, surtout après être allé aux toilettes et avant de cuisiner
- Laver fruits et légumes avant de les consommer crus
- Cuire suffisamment les viandes, poissons, crustacés
- Éviter les aliments crus dans les pays à risque
- Traiter régulièrement son animal et se laver les mains après l’avoir caressé
En résumé, plutôt que de succomber aux sirènes des cures détox miracles, mieux vaut miser sur une approche globale intégrant un dépistage médical, une alimentation saine et équilibrée, et une bonne hygiène de vie. Le tout en chouchoutant son précieux microbiote intestinal, ce rempart naturel contre les indésirables de notre côlon.
