Vivre avec le syndrome de l’intestin irritable (SII) peut être un véritable défi au quotidien. Les douleurs abdominales, les ballonnements et les troubles du transit sont autant de symptômes qui peuvent sérieusement impacter la qualité de vie. Face à ces désagréments, il est tentant d’adopter des mesures drastiques, comme bannir de nombreux aliments. Pourtant, selon les experts, cette attitude serait la pire habitude à avoir quand on souffre du SII. Découvrez quel est le conseil numéro 1 des diététiciens pour mieux gérer ce trouble digestif.
Comprendre le Syndrome de l’Intestin Irritable
Le SII est un trouble fonctionnel digestif chronique qui touche des millions de personnes à travers le monde. Bien qu’il n’endommage pas physiquement l’intestin, il se manifeste par une hypersensibilité et un dysfonctionnement de celui-ci. Les symptômes varient d’une personne à l’autre, allant de la douleur abdominale aux troubles du transit comme la diarrhée, la constipation ou l’alternance des deux. Les causes exactes ne sont pas encore totalement élucidées mais impliqueraient une interaction complexe entre le cerveau et l’intestin, une motilité intestinale perturbée, une hypersensibilité viscérale, un déséquilibre du microbiote ainsi que des facteurs psychologiques comme le stress et l’anxiété.
L’erreur à ne plus commettre : les restrictions excessives
Dans l’espoir de contrôler leurs symptômes, de nombreuses personnes atteintes du SII ont tendance à éliminer de multiples aliments et groupes alimentaires de leur alimentation. Si cette approche peut apporter un soulagement temporaire, elle s’avère souvent contre-productive à long terme. En effet, des restrictions trop sévères peuvent exacerber l’hypersensibilité intestinale, créer des carences nutritionnelles et générer un stress supplémentaire lié à l’anxiété de manger.
Selon Bonnie Roney, diététicienne et propriétaire de Diet Culture Rebel, « le but devrait être de libéraliser votre alimentation autant que possible tout en évitant ou en limitant vos déclencheurs alimentaires spécifiques ». Plutôt que de bannir des familles entières d’aliments, il est préférable d’identifier ses propres triggers via un régime d’éviction ciblé et temporaire, sous la supervision d’un professionnel de santé. Cette méthode permet de maintenir une alimentation équilibrée et variée tout en gérant les symptômes.
Le rôle clé des fibres
Si les fibres sont essentielles au bon fonctionnement du système digestif, toutes n’ont pas le même impact sur les personnes souffrant du SII. Les fibres insolubles, présentes dans les céréales complètes et certains légumes, peuvent aggraver les symptômes, surtout en cas de constipation. En revanche, les fibres solubles, que l’on trouve dans les fruits, les légumes verts ou encore l’avoine, aident à réguler le transit et à apaiser l’intestin. Sheila Patterson, diététicienne chez Intermountain Health, recommande de réintroduire progressivement les fibres après une crise, à raison de 2 à 3 grammes par jour, et de les inclure régulièrement en l’absence de symptômes.
Aliments riches en fibres solubles | Aliments riches en fibres insolubles |
Avoine, orge | Céréales complètes (blé, riz brun) |
Banane, pomme, poire, fruits rouges | Crucifères (brocoli, choux) |
Carottes cuites, patate douce, courge | Pomme de terre avec peau |
Lentilles, pois chiches, haricots blancs | Pois cassés, haricots rouges |
Adopter une approche globale
Au-delà de l’alimentation, la gestion du SII passe par une approche holistique prenant en compte différents facteurs, au premier rang desquels le stress. Des techniques comme la relaxation, la méditation, la respiration profonde ou l’activité physique régulière permettent de réduire l’anxiété et par conséquent, les symptômes. Rester hydraté en buvant suffisamment d’eau est également primordial pour faciliter le transit et prévenir la constipation, surtout si l’on consomme davantage de fibres.
Une bonne hygiène alimentaire est tout aussi importante : il est préférable de fractionner son alimentation en petits repas fréquents, de prendre le temps de bien mastiquer et ne pas manger trop vite pour faciliter la digestion. Tenir un carnet répertoriant les aliments consommés, les symptômes ressentis, son niveau de stress et de sommeil peut aussi aider à identifier d’éventuels facteurs déclencheurs.
Enfin, ne pas hésiter à se faire accompagner par un gastro-entérologue et un diététicien spécialisé dans la prise en charge du SII. Ces professionnels de santé sauront vous guider pour mettre en place un plan personnalisé qui vous correspond, sans tomber dans le piège des restrictions excessives.
En Résumé
Bien que tentante pour essayer de contrôler ses symptômes, l’ultra-restriction alimentaire est déconseillée quand on souffre du syndrome de l’intestin irritable. Cette habitude risque d’aggraver la sensibilité intestinale, de créer un déséquilibre nutritionnel et d’entretenir un cercle vicieux avec le stress. La clé est d’adopter une approche globale et équilibrée, basée sur l’identification de ses propres déclencheurs, sans pour autant s’imposer un régime trop strict. Avec les bons conseils diététiques, des techniques de relaxation et un accompagnement médical adapté, il est possible de mieux vivre avec le SII au quotidien et de se réconcilier progressivement avec son alimentation.