La vie nous réserve parfois des épreuves difficiles qui bouleversent nos certitudes et remettent en question notre place dans le monde. En tant que psychologue clinicienne, j’ai accompagné de nombreux patients dans leur processus de guérison après un traumatisme. Mais c’est en vivant moi-même un événement traumatisant que j’ai vraiment compris la profondeur de cette expérience et les enseignements précieux qu’elle peut nous apporter.
Les 7 leçons que le traumatisme m’a apprises
1. Nous ne pouvons pas contrôler la vie
Croire que nous maîtrisons ce qui nous arrive est illusoire et épuisant. Malgré tous nos efforts, les aléas de l’existence sont inévitables : deuils, séparations, trahisons, maladies… Plutôt que de lutter en vain contre cette réalité, mieux vaut l’accepter et apprendre à naviguer dans l’incertitude.
2. Notre parcours façonne qui nous sommes
Ce sont nos épreuves qui nous transforment en profondeur et restructurent notre vision de l’existence. Détresse et croissance font partie d’un même processus. Aussi douloureux soit-il, le traumatisme peut devenir un tremplin pour réévaluer nos priorités et nous recentrer sur l’essentiel.
3. Le chemin de la guérison n’est pas linéaire
Il y aura des hauts et des bas, de bons et de mauvais jours. C’est normal. Nous oscillons entre deux « pièces » : celle du bien-être quand la vie nous sourit, et celle de la souffrance quand tout semble insurmontable. L’enjeu est de garder la porte ouverte entre les deux, de se souvenir que les émotions négatives sont passagères.
4. Mettre des mots sur son vécu est essentiel
Raconter ce qui nous est arrivé, à l’écrit ou à l’oral, permet de mettre de l’ordre dans le chaos et de donner du sens à l’insensé. Le traumatisme restera une cicatrice, mais nous pouvons choisir quel récit nous en faisons.
5. Faire le deuil du passé est incontournable pour avancer
C’est certainement le plus difficile, mais il est crucial de lâcher prise sur ce qui a été perdu afin de faire de la place pour ce qui a été gagné. Non pas oublier ou minimiser, mais consentir à ce que la vie ne soit plus comme avant pour pouvoir investir la personne que nous sommes devenue.
6. Côtoyer la mort révèle ce qui compte vraiment
Aussi effrayante soit cette perspective, réfléchir à sa propre finitude s’avère éclairant. Soudain, l’accessoire s’efface au profit de l’uniquement nécessaire : le temps qu’il nous reste et les liens qui nous unissent.
7. Aligner sa vie sur ses valeurs est primordial
Le trauma agit comme un révélateur. Il permet de clarifier ce à quoi nous aspirons vraiment. Quand nos actes reflètent ce à quoi nous tenons, alors s’installe un profond sentiment de plénitude et de cohérence.
J’ai appris que nos pertes pouvaient se muer en boussole intérieure inestimable. Qu’à l’heure où l’on se sent démuni, vulnérable, déraciné, peuvent émerger une force et une lucidité nouvelles. Que la souffrance, aussi intense soit-elle, est porteuse d’enseignements profonds pour qui sait les entendre. Le chemin est ardu, mais il mène vers une vie plus riche, plus authentique et plus intense.