Après une séance d’entraînement intense ou même une simple promenade par une chaude journée d’été, vous avez sûrement déjà expérimenté cet effet secondaire désagréable et non désiré : une odeur nauséabonde émanant de vos aisselles. Il existe une raison pour laquelle tout un pan de l’industrie cosmétique se consacre à stopper et masquer les mauvaises odeurs corporelles – personne ne souhaite sentir mauvais.
Des chercheurs viennent de découvrir la cause exacte de ce phénomène : tout se résume à une enzyme présente dans le microbiome unique de cette zone. Essentiellement, la surface de notre peau abrite des billions de bactéries, champignons et autres microbes (collectivement appelés microbiome ou microflore). Ces petits organismes jouent un rôle essentiel dans la fonction de barrière de notre peau, l’aidant à avoir une apparence et une sensation optimales.
Cependant, parfois, ces petites choses se déséquilibrent. Quand cela arrive, les choses peuvent mal tourner – ou dans le cas de vos aisselles, devenir malodorantes.
Ce que montre la recherche et pourquoi c’est important
L’étude publiée aujourd’hui dans la revue Scientific Reports a révélé que l’enzyme identifiée vit précisément dans la bactérie Staphylococcus hominis. Lorsque vous transpirez, l’enzyme présente dans cette bactérie libère une odeur âcre – l’odeur que nous avons appris à connaître comme étant celle des aisselles.
Pourquoi est-ce important ? Eh bien, si vous comprenez mieux ce qui cause quelque chose, vous êtes mieux à même de l’arrêter à la source.
Il s’agit d’une avancée clé dans la compréhension du fonctionnement des odeurs corporelles et cela permettra le développement d’inhibiteurs ciblés qui stoppent la production de B.O. à la source sans perturber le microbiome des aisselles.
Essentiellement, cela ouvre la voie à la formulation de déodorants plus intelligents qui ne perturbent pas nos microbiomes, ne causent pas de sensibilités, etc. Donc, si vous vous plaignez de votre déodorant, patientez encore un peu : une formule plus efficace pourrait bientôt voir le jour.
En quoi le microbiome cutané influence notre odeur corporelle ?
Notre peau est colonisée par tout un écosystème de micro-organismes, comprenant principalement des bactéries mais aussi des levures et des champignons. Cet ensemble forme ce qu’on appelle le microbiome cutané ou la flore cutanée. Bien que cela puisse sembler peu ragoûtant, ces minuscules locataires jouent en réalité un rôle crucial pour la santé de notre peau.
Différentes parties du corps abritent des communautés microbiennes distinctes, adaptées aux conditions spécifiques de chaque zone (humidité, pH, présence de glandes, etc.). Les aisselles, de par leur environnement chaud et humide, sont particulièrement propices au développement bactérien. C’est là qu’intervient l’enzyme récemment identifiée par les chercheurs.
Lorsque nous transpirons, les bactéries présentes dans les aisselles se nourrissent de certains composés de la sueur. En digérant ces substances, elles produisent des molécules malodorantes, à l’origine des fameuses mauvaises odeurs corporelles. L’enzyme découverte agit comme un catalyseur de ce processus au sein de l’espèce bactérienne Staphylococcus hominis, la rendant particulièrement efficace pour générer des effluves désagréables.
Vers des déodorants nouvelle génération
La mise en évidence de cette enzyme ouvre de nouvelles perspectives pour le développement de déodorants plus performants et respectueux de l’équilibre du microbiome cutané. Jusqu’à présent, la plupart des déodorants agissaient de manière assez grossière, en tentant de tuer les bactéries, de bloquer les glandes sudoripares ou simplement de masquer les odeurs.
Grâce à cette découverte, les chercheurs envisagent de mettre au point des inhibiteurs spécifiques capables de neutraliser l’enzyme responsable, stoppant ainsi la production d’odeurs à la source. L’avantage serait de préserver les « bonnes » bactéries de notre flore cutanée, essentielles à la santé de la peau.
Des déodorants de nouvelle génération, à la fois plus efficaces et plus doux pour notre microbiome, pourraient donc voir le jour dans un avenir proche. Une perspective réjouissante pour tous ceux qui souffrent de transpiration excessive ou d’odeurs corporelles gênantes malgré une hygiène irréprochable.
Prendre soin de son microbiome cutané au quotidien
En attendant la mise sur le marché de ces déodorants nouvelle génération, vous pouvez agir au quotidien pour préserver l’équilibre de votre microbiome cutané et limiter les mauvaises odeurs :
- Privilégiez une hygiène douce, avec des nettoyants sans savon agressif et un séchage en tamponnant (évitez de frotter).
- Optez si possible pour des déodorants sans sels d’aluminium, sans alcool et sans parfum.
- Pensez aux déodorants naturels à base d’huiles essentielles aux propriétés antibactériennes comme le tea tree, la lavande ou le palmarosa.
- Portez des vêtements en fibres naturelles et respirantes comme le coton ou le lin.
- Veillez à avoir une alimentation équilibrée, riche en probiotiques (yaourts, kéfir…) et en prébiotiques (légumes, fruits…)
Prendre soin de votre microbiome cutané, c’est prendre soin de votre peau mais aussi de votre bien-être global. Cette myriade de minuscules alliés mérite toute notre attention !