Vous avez probablement entendu les louanges du régime méditerranéen pour ses nombreux bienfaits sur la santé, notamment pour le cerveau et la santé mentale. Pourtant, selon la Dre Georgia Ede, psychiatre de renom, ce régime tant vanté pourrait bien être surestimé en ce qui concerne son impact sur notre bien-être mental. Découvrons pourquoi.
Une Évolution Nutritionnelle Inquiétante
Au cours du siècle dernier, notre alimentation a subi des changements radicaux. Alors qu’autrefois, des aliments comme les œufs, la viande et le beurre étaient considérés comme sains, ils ont progressivement été diabolisés. Les directives alimentaires américaines publiées en 1980, mettant en garde contre les graisses saturées et le cholestérol, ont accéléré cette tendance.
Conséquence : nous nous sommes détournés d’aliments nutritifs au profit de produits ultra-transformés riches en glucides raffinés et en huiles végétales. Cette « tempête parfaite » alimentaire a donné naissance au régime américain standard (SAD), exporté dans le monde entier au détriment de la santé physique et mentale des populations.
Un Passé Alimentaire plus Sain pour le Cerveau ?
Si peu de données existent sur la santé mentale avant la modernisation de notre alimentation, certaines études suggèrent qu’elle était meilleure qu’aujourd’hui. Des observations menées dans les années 50 sur des populations non-occidentalisées du Pacifique ont révélé une prévalence de la psychose 67 fois inférieure à celle des Européens de l’époque. La schizophrénie semblait aussi beaucoup plus rare chez les peuples chasseurs-cueilleurs.
La Psychiatrie Nutritionnelle et le Régime Méditerranéen
Pour beaucoup de leaders de la psychiatrie nutritionnelle, remplacer le régime SAD par le régime méditerranéen serait la clé pour prévenir et traiter la dépression et autres troubles mentaux. Bien que vaguement défini, ce régime se caractérise par :
- Une consommation élevée de céréales complètes, légumes, fruits, noix, légumineuses et huile d’olive
- Une consommation modérée de poisson, volaille, œufs, produits laitiers faibles en gras et vin rouge
- Une faible consommation de sucreries, viande rouge et aliments transformés
Trois études cliniques ont montré que passer d’un régime SAD de mauvaise qualité au régime méditerranéen pouvait améliorer les symptômes de dépression en complément d’un traitement psychiatrique standard. Cependant, bien que clairement supérieur au régime SAD, est-ce vraiment le meilleur régime pour le cerveau ?
Les Limites du Régime Méditerranéen
Selon la Dre Ede, le régime méditerranéen présente plusieurs failles, en particulier concernant la santé métabolique du cerveau. En effet, il contient trop de glucides pour les personnes souffrant de résistance à l’insuline, ce qui peut altérer le métabolisme cérébral à long terme et nuire à son bon fonctionnement.
Autre problème : les céréales et légumineuses, piliers de ce régime, sont pauvres en nutriments et contiennent même des anti-nutriments qui entravent l’absorption de certains minéraux essentiels. De plus, il encourage la consommation d’alcool et ne fait pas suffisamment la distinction entre glucides raffinés et non raffinés.
Repenser notre Approche Nutritionnelle
Bien que le régime méditerranéen soit un progrès par rapport au régime SAD, il est loin d’être optimal pour la santé cérébrale selon la Dre Ede. Pour elle, l’avenir réside dans une approche plus personnalisée prenant en compte la santé métabolique individuelle.
Il est temps de remettre en question nos croyances alimentaires et d’explorer de nouvelles pistes nutritionnelles pour le bien-être mental. La psychiatrie nutritionnelle n’en est qu’à ses débuts, mais elle ouvre des perspectives prometteuses pour révolutionner notre façon de nourrir et soigner nos cerveaux.