Saviez-vous que les femmes sont plus à risque que les hommes de développer certaines maladies chroniques comme les maladies cardiaques, le trouble de stress post-traumatique (TSPT) et la démence ? Une étude récente publiée dans le Journal of the American Medical Association met en lumière les liens étroits entre ces trois conditions et souligne l’importance de mieux comprendre et prévenir leur impact sur la santé des femmes, en particulier à l’âge de la ménopause.
Un trio de maladies qui touchent plus les femmes
Malgré les idées reçues, les maladies cardiaques sont la première cause de mortalité chez les femmes aux États-Unis. Près de la moitié d’entre elles en souffriront au cours de leur vie, bien que moins de 50% en soient conscientes. Le TSPT, souvent associé aux vétérans de guerre, frappe en réalité deux fois plus les Américaines que leurs homologues masculins, en raison de différences biologiques et d’un plus grand risque de traumatismes sexuels. Quant à la démence, sa prévalence est quasiment doublée chez les femmes par rapport aux hommes, avec une tendance à la hausse.
Des recherches encore trop centrées sur les hommes
Si des études antérieures ont montré que le TSPT augmentait les risques de maladies cardiovasculaires, d’AVC et de démence, la plupart de ces travaux portaient essentiellement sur des populations masculines. Constatant ce manque de données spécifiques aux femmes, des chercheurs ont décidé d’étudier les interrelations entre ces trois pathologies chez 274 participantes âgées de 45 à 67 ans, au moment charnière de la transition ménopausique où leur vulnérabilité s’accroît.
Santé mentale et santé cardiaque : des destins liés
Les résultats sont sans appel : les femmes présentant davantage de symptômes de TSPT avaient une épaisseur accrue de leurs artères carotides, un marqueur reconnu de risque cardiovasculaire. Chez celles porteuses d’un variant génétique lié à la démence, le TSPT était aussi associé à des anomalies de la substance blanche cérébrale et à de moins bonnes performances cognitives (attention, mémoire, vitesse de traitement…). Un cocktail délétère qui fait de la santé mentale et de la santé cardiaque les deux faces d’une même pièce.
Mieux cibler la prévention grâce aux nouvelles connaissances
Loin d’être une fatalité, ces découvertes offrent de nouvelles pistes pour mieux prévenir ces maladies en identifiant les femmes les plus à risque. Si la prise en charge du TSPT reste primordiale, il existe de nombreux leviers pour préserver activement sa santé cardiovasculaire et cérébrale :
- Consommer suffisamment d’oméga-3 réduit de 25% le risque de maladies cardiaques en cas d’antécédents familiaux.
- Monter 5 étages d’escaliers par jour diminue de 20% ce même risque.
- Un apport adéquat en fibres est associé à 32% de risque en moins chez les femmes.
- L’alimentation méditerranéenne fait baisser de 23% l’incidence de la démence.
- Entretenir sa vie sociale est crucial, l’isolement augmentant de 28% ce risque.
- Une supplémentation en vitamine D réduit de 40% l’apparition de troubles cognitifs.
Cette étude novatrice met en exergue la nécessité d’une approche globale et genrée de la santé. Décrypter les interrelations complexes entre TSPT, maladies cardiovasculaires et démence permettra de mieux les prévenir, en sensibilisant les femmes à ces enjeux dès la quarantaine et en personnalisant les stratégies selon leurs facteurs de risque. La clé : ne plus considérer le cœur et le cerveau comme des organes isolés, mais comme un duo synergique à chouchouter tout au long de la vie, en prenant autant soin de son mental que de son assiette !