L’inflammation est un processus complexe qui peut avoir des conséquences néfastes sur notre santé lorsqu’elle devient chronique. Parmi les facteurs alimentaires souvent pointés du doigt, on retrouve les produits laitiers. Mais ces aliments sont-ils réellement pro-inflammatoires comme beaucoup le pensent ? Éclairage d’une diététicienne sur ce sujet controversé.
Les Acides Gras Saturés des Produits Laitiers en Question
Les graisses saturées présentes dans certains produits laitiers comme le fromage, la crème ou le lait entier sont souvent montrées du doigt pour leurs effets pro-inflammatoires. En effet, des études suggèrent que les acides gras saturés favoriseraient l’inflammation dans l’organisme, un mécanisme impliqué dans le développement des maladies chroniques comme les pathologies cardiovasculaires.
Cependant, lorsque l’on s’intéresse spécifiquement aux produits laitiers, les données scientifiques sont plus nuancées. Certains travaux indiquent même que la consommation de laitages pourrait être associée à une diminution du risque inflammatoire, indépendamment de leur teneur en matières grasses.
Les Bénéfices Anti-Inflammatoires des Laitages Fermentés
Au-delà de leur teneur en graisses, certains produits laitiers comme les yaourts, les laits fermentés ou le kéfir possèdent des propriétés anti-inflammatoires intéressantes. Ces aliments contiennent en effet des bactéries probiotiques bénéfiques pour la santé de notre microbiote intestinal.
Or, on sait aujourd’hui que l’équilibre de ce microbiote joue un rôle clé dans la régulation de l’inflammation. En consommant régulièrement des probiotiques via les laitages fermentés, on peut ainsi renforcer la barrière intestinale et limiter le passage de composés pro-inflammatoires dans l’organisme.
Des études ont d’ailleurs montré que la consommation régulière de yaourt était associée à une diminution de certains marqueurs inflammatoires sanguins. Les laitages fermentés représentent donc des alliés intéressants dans le cadre d’une alimentation anti-inflammatoire.
Allergie aux Protéines de Lait vs Intolérance au Lactose
Si les produits laitiers ne semblent pas particulièrement pro-inflammatoires pour la population générale, certains individus doivent tout de même les éviter. C’est le cas des personnes souffrant d’une allergie aux protéines de lait de vache, chez qui la consommation de laitages déclenche une réaction immunitaire et inflammatoire parfois sévère.
À ne pas confondre avec l’intolérance au lactose, trouble digestif bénin lié à un déficit en lactase (enzyme qui digère le sucre du lait). Dans ce cas, les symptômes (ballonnements, diarrhées…) ne sont pas dus à un processus inflammatoire mais à la fermentation du lactose dans l’intestin. Certains laitages appauvris en lactose restent généralement tolérés.
Faut-il Supprimer les Laitages en cas de Sensibilité Alimentaire ?
Un autre cas de figure parfois évoqué concerne les sensibilités alimentaires. Bien que les mécanismes soient encore mal compris, il semblerait qu’un état inflammatoire préexistant puisse rendre certains individus hypersensibles à des aliments pourtant bien tolérés auparavant, comme les laitages.
Un régime d’éviction temporaire, sous supervision d’un professionnel de santé, peut alors aider à « mettre au repos » le système immunitaire, comme l’explique Émilie Kaplon :
En Résumé : Adapter sa Consommation de Produits Laitiers
- Les laitages ne semblent pas particulièrement pro-inflammatoires chez la plupart des gens.
- Les produits laitiers fermentés (yaourts, kéfir…) auraient même des propriétés anti-inflammatoires via les probiotiques.
- Les personnes allergiques aux protéines de lait doivent supprimer les laitages, sous peine de déclencher une réaction inflammatoire.
- En cas d’intolérance au lactose, certains produits appauvris en lactose restent souvent tolérés.
- Un régime d’éviction temporaire des laitages peut être utile en cas de sensibilité alimentaire, le temps de « calmer » l’inflammation.
En définitive, sauf allergie avérée, il n’est pas nécessaire de supprimer les produits laitiers pour lutter contre l’inflammation. L’important est d’être à l’écoute de son corps et de moduler sa consommation en fonction de sa tolérance individuelle. En cas de doute, l’avis d’un professionnel de santé peut s’avérer utile pour identifier d’éventuelles sensibilités.