Et si la clé pour prévenir la démence se trouvait dans votre assiette ? C’est ce que suggère une nouvelle étude publiée dans JAMA Network Open, qui met en lumière les bénéfices d’une alimentation anti-inflammatoire pour réduire les risques de démence, même chez les personnes souffrant de maladies cardiométaboliques.
L’Inflammation Chronique, Ennemi Silencieux de Notre Santé
Lorsque notre corps fait face à une blessure ou une maladie, il déclenche une réponse inflammatoire aiguë, nécessaire au processus de guérison. Mais il existe un autre type d’inflammation, plus sournoise : l’inflammation chronique. Cette dernière a été associée à de nombreuses pathologies chroniques comme les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2 et les accidents vasculaires cérébraux.
Or, ces affections dites cardiométaboliques sont elles-mêmes liées à un risque accru de démence. L’inflammation chronique serait donc un facteur aggravant dans le développement des troubles cognitifs liés à l’âge.
Le Rôle Clé de l’Alimentation
Notre régime alimentaire joue un rôle crucial dans la régulation de l’inflammation. Une alimentation typiquement occidentale, riche en viandes rouges, produits laitiers gras, céréales raffinées et aliments ultra-transformés, est associée à des marqueurs inflammatoires élevés dans l’organisme.
À l’inverse, les régimes caractérisés par une consommation importante de fruits, légumes, céréales complètes, poissons et légumineuses, comme le régime méditerranéen, sont associés à des marqueurs inflammatoires plus faibles.
Méthodologie de l’Étude
Pour répondre à cette interrogation, les chercheurs ont analysé les données de 84 342 participants âgés de 40 à 70 ans, issus de la UK Biobank. Ils ont recueilli des informations démographiques, des mesures anthropométriques, des données sur le mode de vie et les habitudes alimentaires.
L’apport en nutriments et l’indice inflammatoire alimentaire (DII) ont été calculés à partir d’évaluations diététiques répétées sur 18 mois. Le DII attribue un score d’effet inflammatoire aux aliments, en fonction des connaissances actuelles sur leur réponse inflammatoire.
Résultats Prometteurs
Après ajustement des facteurs de confusion, les analyses ont révélé que le risque de démence était 31% plus faible chez les personnes atteintes de maladies cardiométaboliques qui suivaient une alimentation anti-inflammatoire, comparativement à celles qui avaient une alimentation pro-inflammatoire.
De plus, les participants qui suivaient un régime anti-inflammatoire présentaient un volume de matière grise significativement plus important dans leur cerveau, indiquant une moindre neurodégénérescence, et des lésions de la matière blanche significativement plus petites, signe d’une moindre atteinte vasculaire.
L’Inflammaging, une Théorie du Vieillissement
Ces résultats s’inscrivent dans le cadre de la théorie de l’inflammaging, selon laquelle le vieillissement et le développement des maladies chez les personnes âgées seraient dus à une rupture de l’équilibre normal entre les processus pro-inflammatoires et anti-inflammatoires au fil des années.
En Pratique : Miser sur une Alimentation Anti-Inflammatoire
Si le vieillissement est inévitable, notre alimentation est un facteur sur lequel nous pouvons agir au quotidien. Privilégier une alimentation riche en fruits, légumes, céréales complètes, poissons gras et légumineuses, tout en limitant la consommation de viandes rouges, charcuteries, aliments ultra-transformés et sucres ajoutés, permet de favoriser un état anti-inflammatoire dans l’organisme.
Cette étude souligne l’importance de la prévention par l’alimentation, même chez les personnes présentant des facteurs de risque cardiométaboliques. En adoptant une alimentation anti-inflammatoire, il est possible de réduire significativement le risque de démence et de préserver sa santé cognitive au fil des années.
En Résumé
- L’inflammation chronique est liée à de nombreuses maladies chroniques et à un risque accru de démence.
- L’alimentation joue un rôle clé dans la régulation de l’inflammation.
- Une alimentation anti-inflammatoire réduit de 31% le risque de démence chez les personnes atteintes de maladies cardiométaboliques.
- Adopter une alimentation anti-inflammatoire permettrait de préserver sa santé cognitive au fil des années, même en présence de facteurs de risque.