La qualité de notre eau potable est un sujet de préoccupation croissante. Une récente étude menée par l’USGS (United States Geological Survey) a révélé que près de la moitié des échantillons d’eau du robinet testés à travers les États-Unis contenaient des traces de PFAS, des substances chimiques potentiellement nocives. Mais que signifient réellement ces résultats et quelles mesures pouvons-nous prendre pour préserver notre santé ? Nous avons interrogé Kelly L. Smalling, une des auteurs de l’étude, pour en savoir plus.
Les PFAS, ces polluants persistants
Les PFAS (per- et polyfluoroalkylées) sont un groupe de substances chimiques synthétiques utilisées depuis les années 1940 pour rendre certains produits résistants à l’eau et à l’huile. On les surnomme les « produits chimiques éternels » car ils persistent dans l’environnement et dans l’organisme. Bien que leurs effets sur la santé humaine soient encore mal connus, des études sur les animaux ont lié une exposition à des niveaux élevés de PFAS à des problèmes métaboliques, thyroïdiens, à des issues défavorables de grossesse et dans certains cas extrêmes, à une incidence plus élevée de cancers.
Des tests au plus proche du consommateur
Jusqu’à présent, la plupart des tests de PFAS étaient réalisés dans les usines de traitement des eaux, et non directement aux robinets des consommateurs. L’USGS a voulu changer cela car c’est « là que se produit réellement l’exposition », explique Kelly Smalling. Les chercheurs ont travaillé avec un réseau de volontaires pour collecter des échantillons d’eau provenant de 716 résidences à travers les États-Unis, incluant un mélange de zones rurales et urbaines, d’approvisionnement en eau public et de puits privés.
Près d’un robinet sur deux concerné
Les résultats sont préoccupants : 45% des échantillons d’eau potable contenaient au moins un type de PFAS. Les types les plus courants étaient le PFBS, le PFHxS et le PFOA, présents dans environ 15% des échantillons. Si l’exposition à ces substances spécifiques a causé des effets néfastes sur la santé des animaux, leurs impacts sur les humains restent flous.
Des disparités géographiques
La quantité de PFAS détectée dans l’eau du robinet variait d’un État et d’une région à l’autre. Certaines zones plus développées comme la côte Est, les Grandes Plaines, les Grands Lacs et le centre et le sud de la Californie apparaissent comme des points chauds potentiels. À l’inverse, l’eau des robinets testés dans les zones rurales de l’Ouest aride et du Nord-Ouest Pacifique ne contenait aucun PFAS. L’étude a également révélé que les niveaux de PFAS étaient assez similaires entre les sources d’eau publiques et les puits privés.
Que faire face à ces résultats ?
Si vous êtes inquiet à l’idée de consommer des PFAS, Kelly Smalling recommande de vous renseigner sur votre approvisionnement en eau. Certains États sont tenus de surveiller et de signaler les niveaux de PFAS, tandis que d’autres ne le sont pas. Vérifiez donc la politique locale et les résultats de votre dernier rapport sur la qualité de l’eau.
Actuellement, il n’existe pas de norme fédérale sur les PFAS dans l’eau potable. Cependant, l’EPA vient d’introduire une nouvelle réglementation qui limiterait l’utilisation de six des PFAS les plus courants. L’agence mène également des tests de qualité de l’eau à travers le pays pour déterminer d’autres contaminants non réglementés préoccupants.
En attendant la mise en place de normes nationales plus strictes, l’EPA affirme que l’utilisation d’un filtre à charbon actif à domicile est le meilleur moyen d’éliminer les PFAS de l’eau du robinet. Vous pouvez trouver ces filtres dans des carafes, des embouts qui se fixent à votre évier et dans des systèmes de purification d’eau pour toute la maison.
En résumé
Cette nouvelle étude de l’USGS révèle l’omniprésence de polluants potentiellement nocifs comme les PFAS dans nos robinets. Si de nombreuses inconnues persistent quant à leurs effets sur notre santé, voici ce que vous pouvez retenir :
- 45% des échantillons d’eau du robinet testés contenaient au moins un type de PFAS
- Les zones urbaines et certaines régions apparaissent plus touchées que d’autres
- Il n’existe pas encore de norme fédérale mais de nouvelles réglementations sont en cours d’élaboration
- En attendant, l’utilisation d’un filtre à charbon actif est recommandée pour éliminer les PFAS de votre eau
Face à ces résultats préoccupants, il est crucial de rester informé sur la qualité de son eau et de prendre les mesures nécessaires pour préserver sa santé et celle de ses proches. N’hésitez pas à consulter les rapports sur votre approvisionnement local et à investir dans une solution de filtration adaptée. Votre bien-être en dépend !