La congélation d’ovocytes, autrefois réservée aux femmes confrontées à des problèmes d’infertilité médicale, est désormais une procédure élective de plus en plus populaire parmi les femmes dans la vingtaine et la trentaine. Mais malgré cet engouement, de nombreux aspects du processus restent méconnus. Pour en savoir plus, nous avons interrogé le Dr Rachel Gerber, endocrinologue de la reproduction et gynécologue-obstétricien.
L’âge, un facteur clé
Le Dr Gerber souligne l’importance de l’âge dans la planification de la congélation d’ovocytes. En effet, la fertilité diminue avec l’âge pour deux raisons principales :
- Les femmes naissent avec un nombre fini d’ovocytes qui diminue au fil du temps.
- Chaque ovocyte a un potentiel reproductif qui décroît avec l’âge.
Ainsi, plus une femme est jeune au moment de la congélation, plus ses chances d’obtenir des ovocytes viables sont élevées. Selon les analyses coûts-bénéfices, l’âge optimal se situerait entre le début de la trentaine et 35 ans environ. Passé cet âge, les chances de succès diminuent significativement.
Un investissement conséquent
La congélation d’ovocytes représente un coût non négligeable, qui varie généralement entre 10 000 et 12 000 dollars. À cela s’ajoutent les frais de médicaments (environ 5 000 dollars) et les frais annuels de conservation des ovocytes (500 à 1 200 dollars). Peu d’assurances couvrent ces dépenses, il est donc important d’en tenir compte avant de s’engager dans le processus.
Les étapes clés du processus
La première étape consiste à évaluer la réserve ovarienne via une échographie et un dosage de l’hormone anti-müllérienne (AMH). Ces examens permettent d’estimer le nombre d’ovocytes présents et d’ajuster le traitement en conséquence.
Vient ensuite la phase de stimulation ovarienne, qui dure environ 10 à 12 jours. Durant cette période, la patiente doit s’administrer des injections quotidiennes et se rendre régulièrement en clinique pour des prises de sang et des échographies de contrôle.
Une fois les follicules arrivés à maturité, le prélèvement des ovocytes est programmé. Réalisé sous anesthésie, il ne dure qu’une dizaine de minutes. La patiente peut généralement reprendre une activité normale dès le lendemain, malgré quelques crampes et saignements possibles.
Quelques idées reçues
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la congélation d’ovocytes n’épuise pas prématurément la réserve ovarienne. Comme l’explique le Dr Gerber, seuls les follicules déjà « programmés » pour l’ovulation sont prélevés. Ceux encore en « sommeil » sont préservés pour les cycles suivants.
En résumé
La congélation d’ovocytes est une option intéressante pour les femmes souhaitant préserver leur fertilité, mais elle doit être mûrement réfléchie. Voici les points clés à retenir :
- L’âge idéal se situe entre le début de la trentaine et 35 ans
- Le coût total avoisine les 15 000 à 20 000 dollars
- Le processus dure environ 2 semaines et nécessite une grande disponibilité
- La congélation n’affecte pas la réserve ovarienne à long terme
N’hésitez pas à en discuter avec votre médecin pour déterminer si cette option est adaptée à votre situation personnelle. Chaque parcours étant unique, un suivi personnalisé est essentiel pour mettre toutes les chances de votre côté.