Quel athlète ne rêve pas de briller aux prestigieux Millrose Games de New York ? Pour Devynne Charlton, c’est devenu une réalité en 2024 lorsqu’elle a remporté le titre du 60m haies en établissant un nouveau record du monde en 7,67 secondes sur « la piste la plus rapide du monde ». Mais la championne bahaméenne ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Dans cette interview exclusive, elle nous confie son ambition de repousser encore ses limites en 2025.
Des marges de progression encore possibles
« Pour être honnête, je pense que j’ai laissé quelques centièmes de seconde sur la table l’an dernier », nous révèle Devynne Charlton. Une déclaration qui témoigne de sa passion intacte malgré une saison 2024 étoilée. Après son record du monde aux Millrose Games, elle a en effet réussi à l’améliorer quelques semaines plus tard lors des Championnats du Monde en salle de Glasgow, décrochant l’or en 7,65 secondes.
À l’aube de l’édition 2025 des Millrose Games qui se tiendra le 8 février au Nike Track & Field Center de New York, la motivation est donc au rendez-vous. Et heureusement, Devynne Charlton adore s’entraîner !
La salle de musculation, son terrain de jeu favori
Lorsque nous discutons, la jeune femme de 29 ans vient de terminer une séance technique sur les haies, suivie d’un entraînement intensif aux haltères. Elle grignote une banane pour les glucides et sirote une boisson protéinée à base de whey isolate pour une assimilation rapide, car avec près de 3000 calories dépensées par jour, difficile de tout combler avec les repas.
« Contrairement à certains athlètes qui vont en salle de musculation à contrecœur, moi j’adore ça ! », s’enthousiasme Devynne. « J’aime voir l’impact sur mon physique et mes performances en compétition. » Outre les mouvements olympiques classiques, elle effectue notamment des squats sautés avec une barre pour développer sa détente, cruciale dans sa discipline.
L’explosivité, la clé de la réussite en sprint haies
En sprint haies, l’explosivité au départ est primordiale et il n’y a pas de place pour la décélération. Les box jumps et le travail avec des élastiques permettent d’emmagasiner de l’énergie dans les muscles. « On insiste sur un contact au sol le plus bref possible pour enchaîner le mouvement suivant très vite », explique Devynne Charlton.
Mais c’est bien le gainage qui est le plus sollicité pendant la course. En gardant son tronc gainé et stable, l’athlète limite les mouvements parasites. L’étude de sa posture sur vidéo lui a permis de corriger certains défauts : « Je partais en vrille, il a fallu muscler le tronc pour mieux contrôler mes mouvements ». Un travail qui a porté ses fruits en 2024.
Une préparation autant mentale que physique
Après avoir consulté un psychologue du sport, Devynne Charlton estime que son mental a autant contribué à ses performances que sa préparation physique. « On a travaillé sur le contrôle des éléments sur lesquels j’ai prise », raconte-t-elle.
Transmettre la flamme aux futures générations
Aujourd’hui, grâce à ses bons résultats, Devynne Charlton peut redonner aux jeunes à travers sa fondation Devynne Charlton Barrier Breakers. Elle soutient les communautés défavorisées en offrant des bourses sportives et se rend régulièrement dans son ancien lycée pour partager son expérience.
« Je suis tellement reconnaissante de pouvoir, grâce au sport, aider financièrement la relève. C’est encore plus gratifiant que les médailles. » Nul doute que ces futurs champions auront toutefois du pain sur la planche pour dépasser leur modèle, qui compte bien faire parler la poudre aux Millrose Games 2025 et défendre son titre mondial en salle en mars prochain en Chine.