Pendant des années, l’indice de masse corporelle (IMC) a été considéré comme l’étalon-or pour évaluer notre état de santé global. Cependant, une étude récente suggère qu’un nouveau marqueur, appelé « fraction musculaire grasse », pourrait être un bien meilleur prédicteur de notre bien-être à long terme. Plongeons dans les détails de cette découverte fascinante et explorons ce qu’elle signifie pour notre compréhension de la santé optimale.
Les limites de l’IMC enfin reconnues par la science
L’IMC a longtemps été critiqué pour son approche simpliste qui ne tient pas compte de la composition corporelle d’un individu. En effet, il se contente de diviser le poids par la taille au carré, sans faire de distinction entre la masse grasse et la masse maigre. Résultat : un bodybuilder musclé et une personne obèse peuvent obtenir le même score d’IMC problématique ! De plus, l’IMC ne donne aucune indication sur la localisation du tissu adipeux, un facteur pourtant crucial pour la santé cardiovasculaire.
C’est là qu’intervient l’étude menée par le Pr Viviany Taqueti et son équipe, qui ont cherché à identifier un meilleur marqueur de santé cardiaque que l’IMC.
La fraction musculaire grasse, nouvel indicateur clé
Les chercheurs ont calculé le ratio entre la graisse intramusculaire et le muscle total plus le gras, une mesure qu’ils ont nommée « fraction musculaire grasse ». Ils ont suivi les patients pendant environ 6 ans, en enregistrant les décès, crises cardiaques et insuffisances cardiaques.
Les résultats sont éloquents : les personnes présentant des taux élevés de graisse intramusculaire et une dysfonction microvasculaire coronarienne avaient un risque significativement accru de mortalité et d’événements cardiaques. En revanche, celles ayant plus de muscle maigre étaient moins à risque. La graisse sous-cutanée, elle, n’augmentait pas le danger cardiovasculaire.
Par rapport à la graisse sous-cutanée, la graisse stockée dans les muscles contribuerait à l’inflammation et à une altération du métabolisme du glucose menant à une résistance à l’insuline et un syndrome métabolique.
Pr Viviany Taqueti, Brigham and Women’s Hospital et Harvard Medical School
Des implications majeures pour la prévention
Cette étude ouvre de nouvelles perspectives pour identifier les personnes à haut risque cardiaque, indépendamment de leur IMC. La fraction musculaire grasse pourrait ainsi devenir un outil précieux pour guider les stratégies de prévention et de traitement, notamment dans le cadre des thérapies innovantes visant à modifier la composition corporelle comme les agonistes des récepteurs du GLP-1.
D’autres recherches sont nécessaires pour comprendre comment réduire spécifiquement la graisse intramusculaire. L’impact de l’exercice, de la nutrition, des médicaments et de la chirurgie sur ce compartiment adipeux par rapport au tissu adipeux global, au muscle et au cœur reste à élucider.
En pratique : misez sur l’activité physique !
En attendant, le message est clair : bouger est essentiel pour brûler les graisses, sculpter votre silhouette et protéger votre cœur, quel que soit votre IMC ! Alors n’hésitez plus, enfilez vos baskets et trouvez l’activité qui vous fait vibrer. Votre corps et votre cœur vous remercieront.
En conclusion, la fraction musculaire grasse pourrait bien révolutionner notre façon d’évaluer le risque cardiométabolique et d’orienter les interventions préventives. Une approche plus fine et personnalisée de la santé se profile à l’horizon, au-delà des limites de l’IMC. Affaire à suivre !