Avez-vous déjà eu l’impression de passer votre vie à essayer de plaire aux autres, quitte à vous oublier vous-même ? Si cette tendance peut sembler inoffensive au premier abord, elle cache souvent une profonde souffrance et un sentiment de déconnexion. Décryptage avec Atarah Valentine, hypnothérapeute spécialisée dans les troubles relationnels.
Aux origines du comportement de complaisance
Dès l’enfance, nous cherchons naturellement à plaire à nos parents et à notre entourage. C’est un mécanisme de survie : nous dépendons entièrement d’eux pendant de longues années, bien plus que n’importe quelle autre espèce animale. Pour grandir et nous développer sereinement, nous avons besoin de nous sentir aimés et protégés.
Malheureusement, beaucoup d’entre nous intériorisent des messages néfastes durant cette période cruciale. « Fais plaisir à papa, il a eu une dure journée ». « Ne te fais pas remarquer, sinon les gens ne t’aimeront pas ». Progressivement, nous apprenons à faire passer les besoins des autres avant les nôtres et à redouter par-dessus tout le rejet.
Quand la honte et la culpabilité s’en mêlent
Si cette tendance à la complaisance est si difficile à enrayer, c’est parce qu’elle s’enracine dans la honte et la culpabilité. Décevoir les autres devient notre plus grande peur. Notre valeur en tant qu’individu finit par dépendre entièrement de notre utilité et de notre capacité à satisfaire notre entourage.
À force de chercher sans cesse l’approbation extérieure, nous en venons à nous couper de nos propres besoins et désirs. S’affirmer, prendre soin de soi devient presque impossible sans ressentir une intense culpabilité. Un véritable cercle vicieux qui peut mener à l’épuisement émotionnel et physique.
L’ombre du comportement complaisant
Paradoxalement, en cherchant constamment à plaire, nous refoulons des parts essentielles de notre personnalité dans notre « ombre » : autonomie, indépendance, confiance en soi… Toutes ces qualités deviennent l’apanage des autres, ceux que nous admirons secrètement. Pris dans nos schémas, nous n’osons pas les incarner nous-mêmes.
En réalité, la complaisance n’est pas notre véritable nature, mais un mécanisme de défense. Si l’amour est devenu conditionnel dans notre histoire, nous partons du principe que notre valeur intrinsèque ne suffit pas. Inconsciemment, nous cherchons donc à prouver notre « utilité » à chaque instant. Résultat : plus de place pour nos propres aspirations !
Apprendre à s’écouter et à poser ses limites
Sortir de ces schémas demande du temps et de la bienveillance envers soi-même. La première étape consiste à reconnaître ce besoin de plaire pour ce qu’il est : une stratégie d’adaptation obsolète qui ne nous sert plus. Plutôt que de culpabiliser, mieux vaut accueillir cette part de nous avec douceur.
Atarah Valentine recommande de s’entraîner à repérer les moments où notre premier réflexe serait de nous effacer ou de nous surpasser pour satisfaire l’autre. Dans ces situations, offrons-nous une pause pour nous reconnecter à nous-même. Qu’avons-nous vraiment envie de faire ou de dire ? Comment pouvons-nous communiquer nos limites avec bienveillance ?
Vers une relation plus authentique aux autres et à soi
Bien sûr, prendre ce chemin n’est pas toujours confortable. Il implique d’assumer ses choix, de renoncer parfois à l’approbation extérieure. Mais petit à petit, nous apprenons à nous respecter et à construire des relations plus saines, où donner n’est plus une façon de « gagner » l’amour mais un élan sincère et libre.
Se libérer du besoin de plaire aux autres, c’est finalement se reconnecter à sa vérité profonde. C’est choisir l’authenticité et l’alignement plutôt que les masques et les jeux de rôle épuisants. Un cheminement exigeant, certes, mais ô combien libérateur !
Bien sûr, prendre ce chemin n’est pas toujours confortable. Il implique d’assumer ses choix, de renoncer parfois à l’approbation extérieure. Mais petit à petit, nous apprenons à nous respecter et à construire des relations plus saines, où donner n’est plus une façon de « gagner » l’amour mais un élan sincère et libre.
Se libérer du besoin de plaire aux autres, c’est finalement se reconnecter à sa vérité profonde. C’est choisir l’authenticité et l’alignement plutôt que les masques et les jeux de rôle épuisants. Un cheminement exigeant, certes, mais ô combien libérateur !