Au fil des années, notre sommeil a tendance à se fragiliser, mais selon une étude menée par l’Université de Californie à Berkeley, publiée dans la revue BMC Medicine, prioriser un sommeil profond et réparateur pourrait avoir des effets protecteurs majeurs pour la santé de notre cerveau. Plongeons ensemble au cœur de cette découverte fascinante.
Décrypter les liens entre sommeil, mémoire et maladie d’Alzheimer
Les chercheurs ont voulu explorer en profondeur la relation complexe qui unit le sommeil, la mémoire et les dépôts de protéine bêta-amyloïde, l’un des principaux facteurs déclencheurs de la maladie d’Alzheimer. Pour ce faire, ils ont étudié un échantillon restreint de participants ne souffrant pas d’Alzheimer, dont la moitié présentait une quantité élevée de dépôts amyloïdes.
Durant leur sommeil en laboratoire, l’activité cérébrale des participants a été surveillée à l’aide d’un électroencéphalogramme (EEG). Au réveil, ils ont réalisé des tests évaluant leurs capacités de mémorisation.
Les résultats sont éloquents : parmi les participants avec une forte présence de dépôts amyloïdes, ceux qui ont bénéficié d’un sommeil profond de meilleure qualité ont obtenu de meilleures performances aux tests de mémoire que ceux dont le sommeil était plus fragmenté.
Ainsi, les chercheurs estiment que ces données mettent en lumière le rôle protecteur du sommeil profond contre le déclin mnésique chez les personnes présentant des dépôts amyloïdes, et ce, même en l’absence de diagnostic d’Alzheimer.
Considérez le sommeil profond comme une bouée de sauvetage qui maintient la mémoire à flot, plutôt qu’une mémoire entraînée vers le fond par le poids de la pathologie de la maladie d’Alzheimer.
Matthew Walker, Ph.D., auteur principal de l’étude
Il ajoute que le sommeil NREM profond pourrait constituer une nouvelle pièce manquante du puzzle explicatif de la réserve cognitive.
Agir au quotidien pour préserver sa santé cérébrale
Les conclusions de cette étude sont enthousiasmantes, car prioriser son sommeil est à la portée de chacun pour entretenir la vitalité de son cerveau avec l’âge.
Avec un certain niveau de pathologie cérébrale, vous n’êtes pas condamné à développer des symptômes cognitifs ou des problèmes de mémoire. Les gens doivent être conscients que malgré un certain niveau de pathologie, il existe des facteurs de mode de vie qui aideront à modérer et à diminuer les effets – l’un de ces facteurs est le sommeil et, plus précisément, le sommeil profond.
Zsófia Zavecz, Ph.D., chercheuse
Voici quelques habitudes simples pour favoriser un sommeil profond et réparateur :
- Adoptez des horaires de coucher et de lever réguliers, même le week-end
- Créez une routine apaisante avant le coucher, propice à la détente
- Pratiquez une activité physique régulière, de préférence en début de journée ou d’après-midi
- Limitez la caféine et l’alcool, surtout en soirée
- Aménagez une chambre sombre, calme et tempérée
- Évitez les écrans (télévision, smartphone, tablette) au moins une heure avant le coucher
Des compléments alimentaires à base de magnésium ou de GABA peuvent également favoriser un sommeil de qualité. N’hésitez pas à demander conseil à votre médecin ou votre pharmacien.
Le sommeil, pilier incontournable de la santé cérébrale
Le sommeil et la santé du cerveau sont intimement liés. Cette étude vient renforcer l’importance de chouchouter nos nuits pour préserver notre capital cérébral au fil des années. Si certains facteurs de risque du déclin cognitif et de la maladie d’Alzheimer sont difficiles à maîtriser, la bonne nouvelle, c’est que la qualité de notre sommeil reste entre nos mains. À nous de mettre toutes les chances de notre côté pour profiter pleinement de notre vie, avec un cerveau alerte et une mémoire affûtée !
