Quand la vérité devient trop difficile à accepter, il est tentant de se réfugier dans le déni. Selon une étude publiée dans le journal Philosophical Psychology, ce comportement est non seulement courant mais aussi prévisible. Les chercheurs ont identifié quatre stratégies principales que les gens utilisent pour se mentir à eux-mêmes.
Réorganiser ses croyances
La première stratégie consiste à réarranger ses convictions pour maintenir une illusion. Par exemple, un père persuadé que son fils est un bon élève pourrait, face à de mauvaises notes, minimiser l’importance de la matière ou blâmer l’enseignant plutôt que de remettre en question les capacités de son enfant.
Éviter les faits dérangeants
Une autre façon de s’illusionner est d’esquiver les situations risquant d’ébranler nos croyances. Dans l’exemple précédent, le père pourrait manquer une réunion parents-professeurs pour ne pas être confronté à une réalité qui le dérange.
Saper la crédibilité des autres
Il est facile de douter de quelqu’un quand on remet en cause sa crédibilité. Sans preuve tangible, on peut aisément nier des vérités problématiques. Remettre en question la parole d’autrui permet de s’accrocher à ses illusions.
Interpréter de façon biaisée
Enfin, en interprétant une situation ambiguë d’une manière qui conforte notre vision des choses, on génère des « faits » allant dans notre sens. Ainsi, si un professeur suggère gentiment que le fils a des difficultés, le père pourrait sur-interpréter sa bienveillance comme un signe que tout va bien.
Pourquoi nous nous mentons
Selon les chercheurs, ces mécanismes d’auto-illusion ne seraient pas malveillants mais feraient partie de notre équipement cognitif de base pour préserver notre égo et notre vision du monde. Ils nous aideraient à rester motivés en nous protégeant de vérités déstabilisantes.
Cependant, cette tendance peut devenir catastrophique face à des défis radicalement nouveaux nécessitant de changer rapidement de comportement. À trop nous mentir, nous risquons de nous couper de la réalité.
Cultiver l’honnêteté envers soi-même
La plupart d’entre nous aiment penser qu’ils sont honnêtes avec eux-mêmes. Pourtant, cette étude montre que non seulement l’auto-tromperie est courante, mais que nous y avons tous recours de façon similaire.
Plutôt que de nous bercer d’illusions, mieux vaut cultiver la lucidité. En étant attentifs aux signes d’auto-illusion, nous pouvons choisir d’affronter la vérité, même inconfortable. C’est en osant regarder la réalité en face que nous pourrons vraiment évoluer et relever les défis de la vie.
Faire preuve d’honnêteté envers soi-même demande du courage, mais c’est la clé d’une existence plus authentique et épanouie. En acceptant nos forces et nos faiblesses, nous pouvons travailler à nous améliorer plutôt que de stagner dans le déni. Apprenons à reconnaître nos mécanismes d’auto-tromperie pour mieux les dépasser et vivre en accord avec nos valeurs.