Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi certaines personnes semblent mieux réagir à certains aliments ou compléments que d’autres ? La réponse pourrait bien se trouver dans nos gènes, et plus précisément dans les variantes du gène MTHFR. Environ 50% de la population est porteuse d’au moins une de ces variantes, qui peuvent influencer notre capacité à utiliser certains nutriments clés et affecter notre bien-être global. Découvrons ensemble ce que sont ces variantes, leur impact potentiel sur notre santé et surtout, les solutions concrètes pour en tenir compte dans notre alimentation et notre hygiène de vie.
Le Rôle Clé du Gène MTHFR
Le gène MTHFR (méthylènetétrahydrofolate réductase) fournit les instructions pour produire une enzyme cruciale dans le métabolisme des folates (vitamine B9). Cette enzyme convertit les folates alimentaires et l’acide folique en sa forme active, le 5-MTHF (5-méthyltétrahydrofolate). Le 5-MTHF agit comme donneur de méthyle et joue un rôle central dans un processus biochimique appelé méthylation.
La méthylation est impliquée dans de nombreuses fonctions essentielles de l’organisme, de la régulation de l’expression des gènes à la production de neurotransmetteurs en passant par la détoxification. Une méthylation optimale est donc indispensable à notre bien-être global.
Les Variantes Courantes du Gène MTHFR
Il existe deux variantes principales du gène MTHFR, appelées polymorphismes mononucléotidiques (SNP) : C677T et A1298C. Ces variantes réduisent l’activité de l’enzyme MTHFR, ce qui peut affecter la conversion des folates en 5-MTHF.
Environ 20 à 40% de la population possède une copie de la variante C677T, ce qui réduit l’activité enzymatique d’environ 35%. Jusqu’à 20% ont deux copies, diminuant l’activité de 70%. La variante A1298C est présente chez 7 à 12% des individus et deux copies peuvent réduire l’activité de 40%.
L’Impact Potentiel sur la Santé
Une activité réduite de l’enzyme MTHFR peut entraîner une conversion sous-optimale des folates en 5-MTHF, affectant le cycle de méthylation. Cela peut se traduire par une augmentation du taux d’homocystéine, un acide aminé dont l’excès est lié à des problèmes cardiovasculaires et neurologiques.
Cependant, avoir une variante MTHFR ne signifie pas automatiquement que l’on aura des problèmes de santé. L’expression de ces variantes peut être influencée par de nombreux facteurs, dont l’alimentation et le mode de vie.
Optimiser ses Apports en Folates
Si vous avez une variante MTHFR, il est crucial d’optimiser vos apports en folates. Privilégiez les sources alimentaires riches en folates comme les légumes verts à feuilles, les légumineuses, les agrumes et certaines viandes. Ces aliments contiennent des folates sous forme de tétrahydrofolate, qui doit encore être converti en 5-MTHF.
Pour faciliter cette conversion, il peut être judicieux d’opter pour des compléments contenant directement du 5-MTHF, la forme active des folates. Cette forme est plus facilement absorbée et utilisée par l’organisme, quelle que soit la présence de variantes génétiques.
Dépister les Variantes MTHFR
Si vous suspectez une variante MTHFR, il peut être intéressant de réaliser un test génétique. Cependant, le dépistage systématique n’est pas recommandé. Une alternative simple et peu coûteuse consiste à doser son taux d’homocystéine. Un taux élevé peut indiquer une méthylation sous-optimale et orienter vers un test génétique si nécessaire.
Taux d’Homocystéine | Interprétation | Action |
< 7 μmol/L | Optimal | Maintenir une alimentation riche en folates |
7 – 15 μmol/L | Normal | Optimiser les apports en folates et autres donneurs de méthyle |
> 15 μmol/L | Élevé | Envisager un test génétique MTHFR et supplémenter en 5-MTHF |
En Conclusion
Les variantes du gène MTHFR sont courantes et peuvent influencer notre capacité à utiliser les folates et à assurer une méthylation optimale. Bien que ces variantes ne causent pas systématiquement de problèmes de santé, il est important d’en tenir compte dans notre approche nutritionnelle et d’hygiène de vie.
En privilégiant les sources alimentaires de folates, en envisageant une supplémentation en 5-MTHF et en surveillant notre taux d’homocystéine, nous pouvons agir concrètement pour soutenir notre cycle de méthylation et notre bien-être global, quelles que soient nos particularités génétiques.
N’hésitez pas à en parler à votre médecin ou à votre nutritionniste pour définir l’approche la plus adaptée à votre situation individuelle. Parce que prendre soin de sa santé, c’est aussi savoir s’écouter et adapter ses habitudes en fonction de ses besoins uniques.