Avez-vous déjà remarqué que l’on utilise souvent des mots comme « doux » ou « amer » pour décrire certaines personnalités ? Ce n’est pas une coïncidence. De nombreux chercheurs soupçonnent depuis longtemps un lien entre nos traits de caractère et nos préférences alimentaires. Une analyse publiée dans la revue Food Science vient appuyer cette hypothèse avec de solides preuves scientifiques.
Une étude compilant des décennies de recherche
Charles Spence, chercheur et professeur à l’Université d’Oxford, a passé en revue des dizaines d’études existantes pour identifier des schémas récurrents. Son analyse, intitulée « Food Preferences and Personality », rassemble les résultats les plus significatifs dans un article de synthèse.
Selon le Pr Spence, si l’on considère l’ensemble des travaux de recherche, il apparaît de plus en plus clairement que nombre de nos préférences alimentaires à l’âge adulte sont en réalité liées à des aspects de notre personnalité. Voici quelques-unes des corrélations les plus frappantes mises en évidence.
Les amateurs de sensations fortes préfèrent l’épicé
Une tendance nette se dégage : les personnes en quête de sensations, qui aiment les sensations fortes et les expériences intenses, ont une prédilection pour les aliments épicés. Elles apprécient davantage les saveurs piquantes que les individus plus prudents et réservés. Cette attirance pourrait même s’étendre aux goûts acides et aux textures croquantes.
Les personnes ouvertes à la nouveauté aiment le salé
L’étude révèle aussi que les amateurs de nouveauté, qui aiment tester des choses inédites, montrent une préférence accrue pour les aliments salés par rapport aux personnes plus conservatrices. Un lien intéressant entre l’attirance pour l’inconnu et le goût salé.
Anxiété et néophobie alimentaire
À l’inverse, les personnes anxieuses et sujettes à l’inquiétude ont tendance à avoir une palette de goûts plus limitée. Elles se montrent souvent réticentes à goûter de nouveaux aliments, un comportement qualifié de néophobie alimentaire. Les « mangeurs difficiles » tombent fréquemment dans cette catégorie.
Au contraire, les individus ouverts à de nouvelles expériences apprécient généralement un plus large éventail de saveurs. Leur curiosité se reflète dans leurs choix culinaires variés.
L’influence de facteurs biologiques
Si les traits de personnalité jouent un rôle clé, le Pr Spence souligne que des facteurs biologiques, comme notre odorat ou nos hormones, peuvent aussi modeler nos goûts et notre tempérament. Toutefois, ces éléments n’ont pas encore été reliés à des prédictions spécifiques en matière de préférences alimentaires.
Une relation à double sens entre humeur et goût
L’analyse met aussi en lumière une relation bidirectionnelle entre notre humeur et nos perceptions gustatives. Notre état émotionnel influence la façon dont nous percevons les saveurs. Mais l’inverse est aussi vrai : goûter certains aliments peut modifier notre humeur, et même notre comportement.
Quelles leçons en tirer ?
Bien qu’il reste encore beaucoup à découvrir sur le lien complexe entre personnalité et alimentation, cette étude offre de précieux éclairages. Mieux comprendre comment nos traits de caractère influencent nos choix alimentaires peut nous aider à adopter une alimentation plus adaptée à nos besoins individuels.
Alors la prochaine fois que vous hésiterez devant un menu ou dans les rayons du supermarché, laissez parler votre personnalité ! Faites confiance à vos goûts, ils en disent long sur vous. Et n’hésitez pas à élargir vos horizons gustatifs pour stimuler votre ouverture d’esprit. Bon appétit !