Avez-vous déjà remarqué à quel point une séance d’exercice peut vous aider à vous détendre après une journée stressante ou comment une simple promenade peut vous éclaircir les idées ? Si oui, vous avez expérimenté les bienfaits du mouvement sur votre bien-être mental. Pour la communauté neuroatypique, qui représente 15 à 20% de la population mondiale, l’activité physique peut s’avérer particulièrement bénéfique.
Les Effets du Mouvement sur le Cerveau Neuroatypique
Bien que l’activité physique ait un impact positif sur tous les types de cerveaux, elle peut avoir un effet encore plus significatif sur les cerveaux neuroatypiques qui présentent une structure, une connectivité et un fonctionnement légèrement différents. Selon la neuroscientifique Hayley Nelson, Ph.D., « l’engagement dans une activité physique augmente le flux sanguin et l’oxygénation du cerveau », libérant des endorphines et des neurotransmetteurs qui améliorent les performances cognitives, l’humeur et les émotions.
Intégration Sensorielle
De nombreuses personnes neuroatypiques rencontrent des défis liés au traitement sensoriel. Les mouvements qui engagent plusieurs modalités sensorielles, comme courir en plein air, peuvent aider à améliorer l’intégration et la régulation sensorielle, conduisant à une meilleure attention, concentration et bien-être émotionnel.
Autorégulation et Bien-Être Émotionnel
Les interventions basées sur le mouvement ont montré des bénéfices pour améliorer la régulation émotionnelle et réduire l’anxiété et le stress chez les individus neuroatypiques. Une étude de 2020 révèle que les personnes neuroatypiques, même dès l’âge de trois ans, peuvent tirer profit du mouvement et de l’exercice.
Interaction Sociale et Communication
Certaines activités physiques, comme les sports d’équipe, la danse ou les cours collectifs, offrent des opportunités d’interaction sociale, de coopération et de pratique de la communication non verbale. Ces compétences sont souvent un défi pour de nombreuses personnes neuroatypiques.
Fonction Cognitive et Compétences Exécutives
Une activité physique régulière a été liée à des améliorations des fonctions cognitives, de l’attention et des compétences exécutives. Une étude a révélé que c’était particulièrement vrai pour la communauté neuroatypique, notamment concernant les effets à long terme de l’activité physique sur les individus atteints de TDAH.
Mouvements Recommandés pour les Personnes Neuroatypiques
Parmi les types de mouvements particulièrement bénéfiques, on trouve :
- Les exercices aérobiques comme la course, la natation et le cyclisme, qui élèvent le rythme cardiaque et impliquent des mouvements rythmiques continus
- Les activités basées sur la coordination comme les sports d’équipe, qui améliorent les compétences motrices et impliquent des interactions sociales
- Les exercices corps-esprit qui combinent mouvement, pleine conscience, respiration profonde et techniques de relaxation
Le Pilates, un Allié pour les Cerveaux Neuroatypiques
Nina Kuntz, co-fondatrice de Core Culture Pilates et elle-même neuroatypique, explique qu’il existe souvent un double problème de sur- et sous-stimulation. Le Pilates implique une absorption complexe et simultanée d’informations ainsi que de la résolution de problèmes – une stimulation cérébrale multilatérale – qui lui permet de se sentir concentrée et d’en tirer du plaisir.
Retrouver son Calme Intérieur
Lorsque le cerveau devient surstimulé, il est toujours possible de réguler nos émotions. Outre le mouvement, d’autres façons de retrouver son calme incluent :
- Respirer : Se concentrer sur l’expansion du diaphragme à chaque inspiration et sa relaxation à chaque expiration. C’est un excellent point de repère pour ramener le corps et l’esprit au calme.
- S’exprimer : Montrer ce que l’on ressent, que ce soit par le corps, l’art ou la musique, pour ne pas tout garder en tête.
- Pratiquer l’acceptation : Reconnaître que tous les cerveaux ne fonctionnent pas de la même manière. Regarder la distinction entre neurotypique et neuroatypique permet de déstigmatiser. La neuroatypie n’a pas besoin d’être guérie, c’est simplement une façon d’être.
En résumé, le mouvement – comme la course, la danse ou le Pilates – a un impact considérable sur les cerveaux neuroatypiques en aidant à réguler la stimulation sensorielle. Dans les moments de surstimulation, se reconnecter à sa respiration, pratiquer l’expression de soi et cultiver l’acceptation peuvent aider les personnes neuroatypiques à retrouver un état d’esprit plus calme. N’oublions pas que la neurodiversité est une force, pas quelque chose à soigner.