Le vieillissement s’accompagne souvent d’un déclin de la force et de la vitesse. Si ce phénomène est considéré comme normal, des chercheurs de l’Université Edith Cowan en Australie ont découvert qu’il pourrait être lié à un risque accru de démence chez les femmes âgées. Leur étude, menée sur plus de 1 000 participantes, offre de nouvelles perspectives pour le dépistage précoce et la prévention de cette maladie neurodégénérative.
Des mesures simples pour évaluer le risque de démence
L’équipe de recherche a suivi les participantes, âgées d’environ 75 ans, pendant plus de 15 ans. Ils ont mesuré deux indicateurs clés : la force de préhension, un marqueur important de la santé globale et de la longévité, et le test « Timed Up and Go » (TUG), qui consiste à se lever d’une chaise, marcher sur une courte distance puis revenir s’asseoir, le tout chronométré.
Les résultats ont montré que les femmes présentant des déclins significatifs de ces mesures avaient jusqu’à deux fois plus de risque de développer une démence tardive, se traduisant par une hospitalisation ou un décès lié à la maladie.
Une piste pour le dépistage précoce
Bien que ces résultats puissent sembler alarmants, ils offrent en réalité de nouvelles opportunités pour le dépistage et la prévention de la démence. Comme l’explique le Dr Marc Sim, auteur principal de l’étude :
Bien que les tests de force de préhension et de TUG ne soient pas encore réalisés en pratique clinique, ils sont peu coûteux et simples à mettre en place. Ils pourraient donc facilement être intégrés au dépistage de la démence.
Prendre soin de son cerveau à tout âge
Face à l’augmentation des diagnostics de maladie d’Alzheimer et de démence, il est crucial de prendre soin de son cerveau, quel que soit son âge. Les options de traitement sont nettement plus efficaces lorsque les symptômes sont détectés et les diagnostics posés très tôt. La prévention et l’intervention précoce peuvent faire toute la différence, en particulier pour les maladies du cerveau.
Des études comme celle-ci nous aident à identifier les signes précurseurs et les facteurs de risque, ce qui est essentiel pour ralentir la progression de ces maladies. Nos muscles, considérés comme nos « organes de longévité », nous donnent une raison supplémentaire d’en prendre soin en vieillissant. L’exercice physique régulier est un remède éprouvé pour prévenir les maux du corps et de l’esprit, et la démence ne semble pas faire exception.
Que faire de ces résultats ?
Bien que l’étude ne préconise pas d’acheter un set d’haltères pour grand-mère, elle souligne l’importance de développer la force musculaire par l’entraînement en résistance et une nutrition adaptée, et ce à tout âge. À partir de 70 ans, il peut être judicieux d’évoquer avec son médecin la possibilité de mesurer sa force musculaire via des tests comme celui de la force de préhension.
D’ici là, voici quelques conseils pour prendre soin de votre cerveau au fil des décennies :
- 20 ans : Limitez l’alcool et évitez le tabac
- 30 ans : Trouvez les aliments et compléments qui soutiennent votre mémoire et votre mode de vie
- 40 ans : Faites le point sur vos facteurs de stress et apprenez à les gérer
- 50 ans : Surveillez votre santé hormonale, surtout avant, pendant et après la ménopause
- 60 ans et + : Cultivez votre vie sociale et restez connecté à vos proches
En résumé, certains marqueurs de déclin physique, comme la baisse de la force de préhension et de la vitesse de marche, pourraient être des signes avant-coureurs d’un déclin cognitif. Ces mesures prédictives pourraient faire avancer les traitements préventifs. En attendant, adopter un mode de vie sain à chaque étape de la vie reste le meilleur moyen de réduire son risque de démence et de déclin cognitif.