Vous êtes-vous déjà demandé ce qui donnait ces couleurs si vives et attrayantes à vos bonbons, boissons et snacks préférés ? Ce sont très souvent des colorants alimentaires synthétiques, largement utilisés par l’industrie agroalimentaire. Mais alors que certains ont récemment été interdits, la question de leur innocuité pour la santé est plus que jamais d’actualité. Faut-il les éviter par précaution ? Voici ce que disent les dernières études et les experts.
Où trouve-t-on des colorants alimentaires synthétiques ?
Aux États-Unis, la FDA autorise encore l’utilisation de 8 colorants synthétiques dans l’alimentation : les Bleus n°1 et n°2, le Vert n°3, le Rouge n°40, les Jaunes n°5 et n°6, l’Orange B et le Rouge citraique n°2. Principalement dérivés du pétrole, ils sont ajoutés pour compenser les pertes de couleurs, renforcer les teintes naturelles ou colorer des aliments « amusants » à l’origine incolores.
Sans surprise, on les retrouve massivement dans les confiseries, snacks et boissons destinés aux enfants. Mais aussi là où on ne les attend pas forcément comme les pickles, les milk-shakes au chocolat ou même la purée en sachet ! Le colorant le plus utilisé est le Rouge n°40, suivi des Jaunes n°5 et n°6. À eux trois, ils représentent 90% de la consommation totale de colorants selon le CSPI.
Des effets préoccupants sur le comportement des enfants
Si une minorité de personnes font une allergie aux colorants Jaune n°5, Rouge n°40 et Bleu n°1, c’est surtout leur impact sur le comportement des enfants qui inquiète. Depuis 2010, l’Union Européenne impose d’ailleurs un avertissement sur les aliments contenant les Rouges n°40 et les Jaunes n°5 et n°6 en raison de leurs effets néfastes sur l’attention et l’activité des enfants.
Un rapport de l’Office of Environmental Health Hazard Assessment (OEHHA) de Californie publié en 2021 confirme le lien entre 6 colorants (Rouges n°3 et n°40, Bleus n°1 et n°2, Jaunes n°5 et n°6) et des troubles du comportement comme l’hyperactivité, l’agitation et l’inattention chez les enfants prédisposés. Au point que la Californie a décidé de les bannir dans les cantines scolaires à partir de 2027.
D’autres risques à long terme ?
Les effets à long terme des colorants sont encore mal connus mais certaines études animales pointent un risque cancérigène, en particulier pour le Rouge n°3 qui sera interdit dans l’alimentation dès 2027. Les Vert n°3 et Jaune n°6 sont aussi suspectés. Même si les preuves manquent encore chez l’humain, des études in vitro et sur des souris montrent des signes de dérégulation cellulaire pouvant favoriser un cancer selon la Dr Emanuela Taioli du Mount Sinaï, qui a participé au rapport californien.
Faut-il éviter tous les colorants alimentaires ?
Le Rouge n°3 étant amené à disparaître, l’Environmental Working Group recommande déjà d’éviter les aliments qui en contiennent. Pour les autres colorants, cela dépend de la tolérance au risque de chacun estiment les experts. Car légalement, le doute persiste sur leur totale innocuité au vu des études et actions récentes.
Le Center for Science in the Public Interest préconise d’ailleurs à tous d’éviter les colorants depuis 2010 :
En attendant une réévaluation des autorités sanitaires, les consommateurs souhaitant éviter ces additifs peuvent :
- Lire attentivement les listes d’ingrédients
- Privilégier les enseignes bannissant déjà les colorants comme Trader Joe’s ou Aldi
- Choisir des alternatives avec des colorants naturels
Même si cela demande un effort supplémentaire, c’est la seule façon de limiter les risques en l’absence de restrictions. Car comme le souligne Melanie Benesh, la responsabilité ne devrait pas incomber aux consommateurs mais aux autorités dès lors qu’un doute existe sur la sécurité d’un additif. Affaire à suivre donc.